Nous avons vu dans un premier article que l’éjaculation prématurée ou rapide est à la fois « normale » (dans le sens où les mâles humains semblent programmés pour éjaculer rapidement) et déstabilisante pour le couple.
En effet, éjaculer rapidement, cela signifie bien souvent, trop vite pour que la /le partenaire ait le temps de trouver son plaisir et / ou de parvenir à l’orgasme via la stimulation vaginale.
Que faire pour s’en sortir ?
Première chose : si cette difficulté persiste depuis trop longtemps selon vous et / ou votre partenaire, qu’elle menace l’équilibre de votre couple, qu’elle vous décourage ou sape votre confiance en vous, qu’elle rend triste, agressive/f, anxieuse/x votre partenaire, je vous conseille vivement d’aller consulter un sexologue.

Ce dernier saura vous expliquer dans le détail comment fonctionne l’excitation sexuelle et de quelle manière celle-ci peut être régulée et maîtrisée. Cela passera par certains apprentissages de la régulation de l’excitation sexuelle, un apport de connaissances sur votre fonctionnement anatomique et la recherche de croyances qui pourraient venir entraver quelque peu l’avancée dans la thérapie.
La clé est en effet là : vous apprendrez à maîtriser votre excitation sexuelle. Et non pas l’éjaculation en elle-même qui est incontrôlable puisque de l’ordre du réflexe. En effet, une fois un certain seuil d’excitation atteint, appelé aussi point de non-retour, il ne vous sera tout simplement plus possible de retenir cette éjaculation.
Voici donc 4 grands principes qui devraient déjà vous donner matière à réflexion… et surtout à expérimentation !
Piste n° 1 : La respiration
Avoir un contrôle sur sa respiration permet à l’excitation sexuelle de diminuer. Il vous faut donc apprendre à respirer plus lentement et « du ventre ». Bien sûr, notre ventre ne se remplit pas d’air à chaque inspiration mais c’est l’impression que cela donne lorsque nous gonflons le ventre comme si nous voulions gonfler un ballon !
En temps normal, l’excitation sexuelle entraîne une accélération du rythme respiratoire et l’on a tendance à respirer de manière saccadée et de la cage thoracique seulement.
Inverser ce processus et ralentir le rythme de notre respiration va naturellement faire baisser le niveau d’excitation.
Piste n° 2 : Le rythme
Lorsque l’on est excité sexuellement, on a tendance à accélérer le rythme de nos mouvements. Et notamment ceux de notre bassin lors des mouvements de va-et-vient du coït. Plus les muscles sont tendus par cette accélération, plus le rythme est rapide et plus l’excitation grimpe en flèche ! Alors, soyez attentifs à la façon dont vous maintenez votre rythme. N’hésitez pas à faire des pauses ! Ralentissez les mouvements et vous sentirez votre excitation diminuer.
Piste n°3 : Les mouvements
On le constate bien souvent en consultation, les hommes qui viennent nous voir pour éjaculation rapide ont une façon de bouger leur corps qui augmente la tension sexuelle et donc l’excitation. Leurs mouvements sont souvent saccadés et toute l’attention est portée au pénis. La seule région génitale bénéficie ainsi d’une attention focalisée qui vient renforcer la perception de toutes les sensations agréables et excitantes de la pénétration. Aussi, cette attention maintient l’excitation sexuelle à des niveaux très élevés !
Expérimentez une autre façon de faire : habituez-vous à vous mouvoir de manière plus souple, faites basculer votre bassin (comme si vous effectuiez une danse du ventre, mais oui!), soyez attentifs aux différentes parties du corps dans lesquelles vous ressentez des sensations de plaisir.
Votre pénis n’est pas la seule zone érogène de votre corps, ne l’oubliez pas !
Piste n° 4 : Contraction des muscles
Étape cruciale ! Lorsque l’on est excité, nos muscles sont généralement tendus. C’est le résultat de cette excitation sexuelle et cela est valable pour tous. Cependant, diminuer le tonus musculaire durant un rapport sexuel au moment où l’on sent l’excitation monter « dangereusement », permet d’abaisser cette dernière. Alors lorsque vous percevez que votre niveau d’excitation est élevé (et même avant : pas besoin d’attendre la dernière seconde pour mettre en pratique ces suggestions!), relâchez vos muscles des bras, des jambes, stoppez ou ralentissez fortement vos mouvements copulatoires, relâchez vos abdominaux (généralement très sollicités) et respirez calmement par le ventre.
Les mots à retenir ici sont :
- RESPIRATION
- RYTHME
- MOUVEMENTS
- MUSCLES
Ou bien la technique des 2R 2M !
