Un mémoire de fin d’études
Avant de me spécialiser en sexologie qui est aujourd’hui mon cœur de métier, j’ai étudié à l’Ecole de Psychologie Clinique d’Aix-en-Provence durant trois années. J’ai été formée à la psychologie du développement, à la psychopathologie et à l’approche de différents types de psychothérapies parmi les dizaines existant à l’heure actuelle. Pour clôturer ce cursus, il m’a fallu rédiger un mémoire de fin d’études. Mon intérêt se portait déjà à l’époque sur la notion de couple et sur la sexualité. Mais je souhaitais explorer une thématique en particulier : la construction du couple avec une blessure de séparation (ou abandon) et / ou de rejet. En effet, mon observation quotidienne des personnes de mon entourage ou des personnes plus éloignées me faisait probablement soupçonner que ce type de blessures est très fréquent. L’être humain a envie de se sentir aimé, valorisé. Il est même vital pour le bébé de recevoir des soins adaptés et de l’amour, sous peine de ne pas se développer correctement ! Par la suite, une fois devenus adultes, les femmes et les hommes n’ont plus besoin de ces soins particuliers et ils pourraient même vivre sans amour sans forcément risquer leur vie et la mettre en danger… Mais à quel prix ?

Psychologie de l’attachement, couple et sexologie
J’ai donc choisi de me pencher sur les mécanismes de l’attachement qui se mettent en place dans la plus tendre enfance et j’ai observé de quelle manière ils influencent nos façons de nous lier aux autres plus tard. On le sait, la majorité des humains développent un style d’attachement sécurisant / sécurisé. Mais beaucoup d’entre nous se sentent ambivalents dans leur façon d’aimer l’autre. Ils peuvent éviter le lien, ils peuvent au contraire chercher la fusion à tout prix. Ils peuvent même osciller entre ces positions et ne jamais vraiment se sentir à l’aise dans la relation à l’autre.
Je me suis particulièrement intéressée au couple et à sa construction lorsque la blessure d’abandon et / ou de rejet est présente dans la vie de la personne. Mais avant d’aborder deux cas cliniques que j’ai suivi durant une dizaine d’entretiens et qui selon moi, illustraient cette thématique, j’ai dû me plonger dans les définitions du couple. Qu’est-ce qui fait de nous un couple ? Y a-t-il plusieurs façons d’être en couple ? Et comment choisit-on son / sa partenaire de vie ? Est-on sous l’influence des modèles parentaux que l’on a observés durant de longues années former eux-mêmes un couple ? Très certainement. Cela signifie-t-il que l’on est conditionné.e puis soumis.e à réagir par rapport au couple parental pour « faire pareil » ou au contraire construire son couple « à l’opposé » du couple des parents ? En partie oui. Mais en prendre conscience permet déjà une certaine distance pour que le choix devienne possible. Comment est-ce que je souhaite créer mon couple ?
Les blessures d’abandon et de rejet influencent cependant largement la façon dont le couple va pouvoir se construire. A travers la théorie des Schémas Précoces Inadaptés développée par YOUNG -que l’on construit dans l’enfance et que l’on conserve bien souvent une fois adulte même s’ils ne sont dès lors, plus vraiment efficaces- j’ai exploré l’impact de ces blessures sur la personne dans son couple. Les dégâts qu’elles causent bien souvent.
Pour concrétiser ces différentes théories, je me suis donc appuyée sur l’analyse et le suivi de deux jeunes femmes vivant en couple et j’ai développé l’impact de ces blessures sur leur vie conjugale aussi bien au niveau du quotidien que du domaine de l’intime et de la sexualité.

Dans ma pratique sexologique et conjugale
Ce mémoire m’a finalement permis de comprendre les mécanismes de ces blessures d’abandon et de rejet bien avant que je commence moi-même à recevoir des individuels et des couples en thérapie. Aujourd’hui, je reçois régulièrement des patients qui portent en eux ces blessures. Souvent, ils en ont conscience. Mais parfois, elles demeurent cachées mais les poussent à être en réaction face à l’autre, comme s’ils ne pouvaient pas faire autrement que de craindre de n’être pas à la hauteur, pas assez bien pour l’autre et finalement comme s’ils risquaient en permanence de vivre un abandon, un rejet de la part de leur partenaire.
Les notions de dépendance et de contre-dépendance que j’ai par la suite découvertes auprès d’autres formateurs, sont venues enrichir cette compréhension des rouages du couple. Et fréquemment, je me rends compte qu’elles sont elles-aussi liées à une blessure d’abandon et / ou de rejet. Les mettre à jour, aider les personnes que je reçois à en prendre conscience est donc une partie importante de la thérapie individuelle ou de couple.

Je vous invite à découvrir mon mémoire de fin d’études en cliquant sur le lien ci-dessous et à en apprendre davantage sur la formation du couple, l’attachement, les blessures d’abandon et de rejet, le tout, illustré par deux exemples concrets pour mieux en comprendre les mécanismes.